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    Dans un parfum de roses blanches

    Dans un parfum de roses blanches
    Elle est assise et songe ;
    Et l'ombre est belle comme s'il s'y mirait un ange.

    Le soir descend, le bosquet dort ;
    Entre ses feuilles et ses branches,
    Sur le paradis bleu s'ouvre un paradis d'or.

    Sur le rivage expire un dernier flot lointain.
    Une voix qui chantait, tout à l'heure, murmure.
    Un murmure s'exhale en haleine, et s'éteint.

    Dans le silence il tombe des pétales...

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    Parfois, je pense à cette petite fille qui jouait à la marelle sur le parvis de la cathédrale d’Autun où des hommes s’apprêtaient à porter le cercueil de son père.
    J’aime les deux, le mort parce qu’il touche au ciel, et la petite fille parce que sa gaieté apaise Dieu et colore de rouge les joues de la vie.
    Les deux atteignent sans le savoir, et précisément parce qu’ils ne le savent pas, un sommet de lumière.
    Leur ignorance est un soleil que rien n’épuise.
    « Profiter de la vie », « jouir de la vie » sont des mots d’ordre qui claquent dans l’air du monde moderne.
    Lorsque je vois ici et là des visages pleins d’huile et de santé féroce, je pense à l’enfant et au mort.
    Plutôt que « jouir » de la vie, il semble plus juste de la servir.
    Et comme on ne sait pas ce qu’est la vie, la servir ne peut être qu’accueillir cette ignorance divine au fond de notre cœur : jouer à la marelle ou bien mourir quand c’est l’heure pour l’une ou l’autre de ces activités. Sans effroi, plutôt avec douceur.
    Entre ces deux portes éblouies, celle de l’enfant, celle du mort, nous pouvons toujours éclairer du papier blanc avec quelques mots, rouvrir un visage par un geste charitable ou encore rallumer la lumière dans un cœur comme une bête qu’on sort d’un piège : de ce que nous délivrons nous arrive en retour une lumière qui est la fleur de la vie, sa saveur longue et pure.
    Et n’oublions pas, insomniaques passagers du train des étoiles, de saluer et d’aimer le vin, la chair, les roses et aussi les livres, ces anges dont le souvenir illumine le parvis d’une cathédrale à l’heure obscure.


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    Je ne veux que les toits et les façades blanches
    Que le ciel moutonnant la nudité des branches
    Des bosquets parsemant un îlot de verdure
    Comme si février disait que rien ne dure.

    Je ne vois que des âmes errant au soleil blanc
    Que des oiseaux grisant le parc étincelant
    Sur les tables de pierre, l'assise des gisants
    Comme si ces mortels se prenaient au vivant.

    Je n'ai vu que le temps passant passablement
    Qu'une folle accalmie souriant au dément
    Ironique de vie, de pleurs et de tourments.

    Je respire derrière la fenêtre ouverte
    Juste assez pour que nul ne tombe à sa perte
    Et je ferme les yeux, un doux instant inerte...

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    Moon disguise

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    Allongé sur un lit
    A l'ombre du mur gris
    Ton visage détruit s'accroche à nos vies
    Une profonde douleur nous accable
    L'hiver aussi...

    Aucun son, aucun bruit
    A l'ombre du mur gris
    Ton regard meurtri se suspend à nos vies
    Un profond silence nous accueille
    Le printemps aussi...

    Pour souffler tes quelques bougies
    De l'autre côté du mur gris
    Tes mains amaigries se cramponnent à nos vies
    Une profonde foi nous afflige
    L'été aussi...

    Et la terre d'ocre t'a recueilli
    A l'ombre du mur gris
    Ton corps affaiblit a salué nos vies
    Une profonde détresse nous accule
    L'automne aussi...

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    Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
    L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
    Et l'amoureux Zéphire affranchi du sommeil
    Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.

    L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde,
    Et semait de rubis le chemin du Soleil ;
    Enfin ce dieu venait au plus grand appareil
    Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde,

    Quand la jeune Philis au visage riant,
    Sortant de son palais plus clair que l'Orient,
    Fit voir une lumière et plus vive et plus belle.

    Sacré flambeau du jour n'en soyez pas jaloux !
    Vous parûtes alors aussi peu devant elle
    Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.

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