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    Comme un bruit très lointain des cloches et des vagues
    J'entends dans mon Esprit chanter des rythmes vagues ;
    Je rêve des sonnets divinement sculptés
    Et des strophes dansantes, langoureuses almées,
    Un pas lascif, et des vers pleins de voluptés,
    Des vers câlins, ayant le son de voix aimées.

    J'aime ces sons lointains, ces poèmes rêvés,
    Et je voudrais finir ces vers inachevés
    Qui fantastiquement passent dans mes pensées,
    Et pendant de longs jours j'écoute avidement
    Les rythmes inconnus des strophes commencées
    Chanter en moi, comme un bizarre bercement.

    Je cherche. Et la Beauté vague, aux formes troublantes
    Que je vêts du manteau des rimes rutilantes,
    Perd sa divinité subtile entre mes mains :
    Mes vers ne valent pas les vers rêvés : l'idée,
    Lorsque je l'ai saisie entre mes bras humains,
    N'a plus son charme amer de vierge impossédée,

    Je sens ainsi toujours, idéaux ou charnels,
    Vivre au fond de mon cœur les désirs éternels,
    Et chacun d'eux, désir d'amant, désir d'artiste,
    Pourra s'éteindre ainsi que les soleils pâlis
    Mais je n'endormirai jamais mon âme triste
    Dans la sérénité des rêves accomplis.

    Nul poème achevé, nulle douce amoureuse
    Ne remplira jamais de somnolence heureuse
    Mon cœur que rien n'apaise et que rien n'assouvit.
    Car après tous mes vers et toutes mes étreintes,
    Indicible et profond, dans mon Ame survit
    Le Regret des Désirs morts et des Soifs éteintes

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  • --------------

    Quand je n'ai pas le cœur prêt à faire autre chose,
    Je sors et je m'en vais, l'âme triste et morose,
    Avec le pas distrait et lent que vous savez,
    Le front timidement penché vers les pavés,
    Promener ma douleur et mon mal solitaire
    Dans un endroit quelconque, au bord d'une rivière,
    Où je puisse enfin voir un beau soleil couchant.

    O les rêves alors que je fais en marchant,
    Dans la tranquillité de cette solitude,
    Quand le calme revient avec la lassitude !
    Je me sens mieux.

    Je vais où me mène mon cœur.
    Et quelquefois aussi, je m'assieds tout rêveur,
    Longtemps, sans le savoir, et seul, dans la nuit brune,
    Je me surprends parfois à voir monter la lune.

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    En s'entourant d'une lumière bleu ;
    Peut être avons-nous le souffle blanc ;
    De ne pas toucher l'enthousiasme du jeu ;
    Voici finalement l'éclat du vrai élan.

    Entre l'apparition que nous faisons, deux colonnes de feu ;
    La parole muette nous sourit et s'épand ;
    En guidant le pèlerin éblouit ou peureux ;
    Qui cherche trop et souvent se méprend.

    Sphère enroulant le chemin qui peut se prendre ;
    Nos yeux touchant son reflet dans l'eau ;
    Le plis roulant sur le miroir, presqu'île, îlot ;
    Dupant notre esprit toujours prêt à se tendre.

    L'éclair appartient à l’œil de l'enfant ;
    Qui tient dans le creux de ses mains ses soldats de plomb ;
    Comme si c'était un vrai trésor d'or et d'argent ;
    La matière si réelle de ses pensées neuves : si près d'Orion.

    (SOUFFLE BLANC…)

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    Vivre pour le baiser de l'eau qui se frotte sur la peau ;
    Source de bonheur où la chevelure caresse le dos ;
    Meurtrir les doux lamantins aux hélices des bateaux.

    Le cœur de la nature bouleversée par l'homme enfant
    Qui navigue ; emmené avec lui cette fleur primaire ;
    Déracinée de son environnement originel dormant ;
    Où elle enlace de ses serres les bras des rivières.

    (LAMENTIN...)

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    Par delà les montagnes, par delà les forêts,
    Je chercherai toujours, je demanderai pourquoi ?
    Je murmurerai des champs de félicité,
    J'attacherai mes pensées à ces endroits.

    Je feuilletterai dans chaque page de parchemin ;
    Pour trouver plus ou moins le chemin.
    Tous les bleus et les violets seront mélangés.
    Je penserai si fort que je m'envolerai.

    Mon regard pourra toucher les aurores boréales,
    Et au delà des trouées noires,
    Sang d'amour et de déluges.
    Ne terniront pas les refrains qui me mènent.

    Si un jour avec moi je t'emmène,
    Sur les horizons et les oraisons d'azur,
    Pourront alors bâtir notre futur...

    --------------

    S'il était possible de ramasser, avec quatre mains.
    De lancer aux nues les pétales blancs d'un pommier,
    De lever les deux regards souriants et sereins.
    Approcher les deux visages avec le bout du nez.


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    Dirty Old Town

    I met my love by the gas works wall
    Dreamed a dream by the old canal
    Kissed a girl by the factory wall
    Dirty old town
    Dirty old town

    Clouds are drifting across the moon
    Cats are prowling on their beat
    Springs a girl in the street at night
    Dirty old town
    Dirty old town

    Heard a siren from the docks
    Saw a train set the night on fire
    Smelled the spring on the smoky wind
    Dirty old town
    Dirty old town

    I'm going to make me a good sharp axe
    Shining steel tempered in the fire
    Will chop you down like an old dead tree
    Dirty old town
    Dirty old town

    Vielle Ville Sale

    J'ai rencontré mon amour au mur de l'usine a gaz
    J'ai rêvé au vieux canal
    Embrassé une fille au mur de la fabrique
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    Les nuages défilent devant la lune
    Les chats rodent extenués
    Le printemps est une fille dans la rue la nuit
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    J'ai entendu une sirène des docks
    J'ai vu un train mettre le feu à la nuit
    J'ai senti le printemps dans le vent fumant
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    Je vais faire une hache bien aiguisée
    L'acier brillant excité par le feu
    Te fendra comme un vieil arbre mort
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale


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    J'avais toujours rêvé le bonheur en ménage,
    Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,
    Vient trouver, à la fin d'un long pèlerinage,
    Un dernier jour de calme et de sérénité.

    Une femme modeste, à peu près de mon âge
    Et deux petits enfants jouant à son côté ;
    Un cercle peu nombreux d'amis du voisinage,
    Et de joyeux propos dans les beaux soirs d'été.

    J'abandonnais l'amour à la jeunesse ardente
    Je voulais une amie, une âme confidente,
    Où cacher mes chagrins, qu'elle seule aurait lus ;

    Le ciel m'a donné plus que je n'osais prétendre ;
    L'amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,
    Et l'amour arriva qu'on ne l'attendait plus.

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    Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
    Un amour éternel en un moment conçu :
    Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
    Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

    Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
    Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
    Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
    N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

    Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
    Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
    Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.

    À l'austère devoir, pieusement fidèle,
    Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
    " Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas.

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    Tu sais l'amour et son ivresse
    Tu sais l'amour et ses combats ;
    Tu sais une voix qui t'adresse
    Ces mots d'ineffable tendresse
    Qui ne se disent que tout bas.

    Sur un beau sein, ta bouche errante
    Enfin a pu se reposer,
    Et sur une lèvre mourante
    Sentir la douceur enivrante
    Que recèle un premier baiser...

    Maître de ces biens qu'on envie
    Ton cœur est pur, tes jours sont pleins !
    Esclave à tes vœux asservie,
    La fortune embellit ta vie
    Tu sais qu'on t'aime, et tu te plains !

    Et tu te plains ! et t'exagères
    Ces vagues ennuis d'un moment,
    Ces chagrins, ces douleurs légères,
    Et ces peines si passagères
    Qu'on ne peut souffrir qu'en aimant !

    Et tu pleures ! et tu regrettes
    Cet épanchement amoureux !
    Pourquoi ces maux que tu t'apprêtes ?
    Garde ces plaintes indiscrètes
    Et ces pleurs pour les malheureux !

    Pour moi, de qui l'âme flétrie
    N'a jamais reçu de serment,
    Comme un exilé sans patrie,
    Pour moi, qu'une voix attendrie
    N'a jamais nommé doucement,

    Personne qui daigne m'entendre,
    A mon sort qui saigne s'unir,
    Et m'interroge d'un air tendre,
    Pourquoi je me suis fait attendre
    Un jour tout entier sans venir.

    Personne qui me recommande
    De ne rester que peu d'instants
    Hors du logis ; qui me gourmande
    Lorsque je rentre et me demande
    Où je suis allé si longtemps.

    Jamais d'haleine caressante
    Qui, la nuit, vienne m'embaumer ;
    Personne dont la main pressante
    Cherche la mienne, et dont je sente
    Sur mon cœur les bras se fermer !

    Une fois pourtant - quatre années
    Auraient-elles donc effacé
    Ce que ces heures fortunées
    D'illusions environnées
    Au fond de mon âme ont laissé ?

    Oh ! c'est qu'elle était si jolie !
    Soit qu'elle ouvrit ses yeux si grands,
    Soit que sa paupière affaiblie
    Comme un voile qui se déplie
    Éteignit ses regards mourants !

    - J'osai concevoir l'espérance
    Que les destins moins ennemis,
    Prenant pitié de ma souffrance,
    Viendraient me donner l'assurance
    D'un bonheur qu'ils auraient permis :

    L'heure que j'avais attendue,
    Le bonheur que j'avais rêvé
    A fui de mon âme éperdue,
    Comme une note suspendue,
    Comme un sourire inachevé !

    Elle ne s'est point souvenue
    Du monde qui ne la vit pas ;
    Rien n'a signalé sa venue,
    Elle est passée, humble, inconnue,
    Sans laisser trace de ses pas.

    Depuis lors, triste et monotone,
    Chaque jour commence et finit :
    Rien ne m'émeut, rien ne m'étonne,
    Comme un dernier rayon d'automne
    J'aperçois mon front qui jaunit.

    Et loin de tous, quand le mystère
    De l'avenir s'est refermé,
    Je fuis, exilé volontaire !
    - Il n'est qu'un bonheur sur la terre,
    Celui d'aimer et d'être aimé.

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