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    Ah ! sur les terrasses en prenant nos épaules
    longtemps, parmi la nuit d'étoiles à meurtrir
    notre gloire, passons ! Mes Yeux pleurent les mondes
    qu'ils n'ont point vus, et qu'ils ne verront pas : les ondes
    de leur lumière où mon être mortel ne doit
    s'épanouir, ouvert en la limite seule
    de son expansion ! ouvert, pour qu'en émoi
    le traverse le plus de la Matière-aïeule...

    Ah ! sur les terrasses en prenant nos épaules
    longtemps, parmi la nuit d'étoiles à meurtrir
    notre gloire, passons ! Mes Yeux pleurent les Femmes
    qu'ils n'ont point vues, et qu'ils ne verront pas. L'air
    est algide, qui m'environne du désert
    de leurs manquantes présences, - leurs doigts de vie
    que mon amour voulut de toute pierrerie
    multi-ardente aux soleils ivres, alentir !

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    Voix muettes depuis toujours, voix d'hier ou à peine éteintes ;
    Tends l'oreille, et tu en saisiras l'écho.

    Voix rauques de ceux-là qui ne savent plus parler,
    Voix qui parlent mais ne savent plus dire,
    Voix qui croient dire,
    Voix qui disent et ne se font pas entendre :

    Chœurs et cymbales pour faire passer en contrebande
    Le sens dans un message qui n'a pas de sens,
    Pur chuchotement pour laisser croire
    Que le silence n'est pas le silence.

    A vous parle, compaings de galle :

    C'est à vous, compagnons de noce que je parle,
    Vous, comme moi ivres de mots,
    Mots-poignards, mots-poison,
    Mots-clé, mots-rossignol,
    Mots-sel, mots-masques, mots-népenthès.

    L'endroit où nous allons est un lieu de silence,
    Un lieu de surdité, limbes des solitaires et des sourds.

    La dernière étape, il te faut la parcourir sourd
    La dernière étape, il te faut la parcourir seul

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    Vous dont les rêves sont les miens,
    Vers quelle terre plus clémente,
    Par la pluie et par la tourmente,
    Marchez-vous, doux Bohémiens ?

    Hélas ! dans vos froides prunelles
    Où donc le rayon de soleil ?
    Qui vous chantera le réveil
    Des espérances éternelles ?

    Le pas grave, le front courbé,
    A travers la grande nature
    Allez, ô voix de l'Aventure !
    Votre diadème est tombé !

    Pour vous, jusqu'à la source claire
    Que Juillet tarira demain,
    Jusqu'à la mousse du chemin,
    Tout se montre plein de colère.

    On ne voit plus sur les coteaux,
    Au milieu des vignes fleuries,
    Se dérouler les draperies
    Lumineuses de vos manteaux !

    L'ennui profond, l'ennui sans bornes,
    Vous guide, ô mes frères errants !
    Et les cieux les plus transparents
    Semblent sur vous devenir mornes.

    Quelquefois, par les tendres soirs,
    Lorsque la nuit paisible tombe,
    Vous voyez sortir de la tombe
    Les spectres vains de vos espoirs.

    Et la Bohème poétique,
    Par qui nous nous émerveillons,
    Avec ses radieux haillons
    Surgit, vivante et fantastique.

    Et, dans un rapide galop,
    Vous voyez tournoyer la ronde
    Du peuple noblement immonde
    Que nous légua le grand Callot.

    Ainsi, dans ma noire tristesse,
    Je revois, joyeux et charmants,
    Passer tous les enivrements
    De qui mon âme fut l'hôtesse ;

    Les poèmes inachevés,
    Les chansons aux rimes hautaines,
    Les haltes au bord des fontaines,
    Les chants et les bonheurs rêvés ;

    Tout prend une voix et m'invite
    A recommencer le chemin,
    Tout me paraît tendre la main...
    Mais la vision passe vite.

    Et, par les temps mauvais ou bons,
    Je reprends, sans nulle pensée,
    Ma route, la tête baissée,
    Pareil à mes chers vagabonds !

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    « Lorsqu'on mutile la liberté de l'homme, cette liberté que Dieu a créée et qui se rapporte à lui, on mutile précisément ce par quoi Dieu, indirectement, s'annonce. »

    «L'échec est le terme dernier.»

    «Faire de la philosophie, c'est être en route ; les questions en philosophie sont plus essentielles que les réponses.»

    «Le désespoir est une défaite anticipée.»

    «Quand elle est vraiment personnelle et jaillie des origines, la prière se trouve à la limite de la pensée philosophique, elle devient philosophie dans l'instant où s'abolit toute relation intéressée avec la divinité.»

    «Un Dieu prouvé n'est pas un Dieu ; il ne serait qu'une chose dans le monde.»

    «Celui qui veut être vrai doit risquer de se tromper.»

    «L'homme ne prend conscience de son être que dans les situations limites.»

    «Croire en Dieu, c'est vivre par quelque chose qui n'existe d'aucune manière dans le monde, sinon dans le langage ambigu de ces phénomènes que nous appelons chiffres ou symboles de la transcendance.»

    «Une fois de plus se pose l'éternelle question : est-ce Dieu, est-ce le diable qui gouverne le monde ? Et seule une foi injustifiable permet d'affirmer que finalement le diable est au service de Dieu.»

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    L'instant qu'elle attendait tant,
    Dont elle rêvait si souvent,
    Vient enfin d'arriver :
    C'est la sienne, cette soirée !

    Tant de regards
    Tous ces yeux, dans le noir
    Ils sont rivés sur elle
    Elle doit être la plus belle

    Elle ignore tout de leur vie
    Mais elle est à eux, ici
    Elle leur appartient, corps et âmes
    Aux seigneurs et aux dames

    Son corps se mout doucement
    Tournoyant, ondulant
    Pour ces milliers de gens
    Qui redeviennent des enfants

    Elle ne pense qu'à sourire
    Pour leur faire plaisir
    Fière de se retrouver
    Devant cette assemblée

    La dernière note s'envole
    Elle croit devenir folle
    Et se rend compte qu'elle pleure
    De joie et de douleur

    Le public l'applaudit
    Oh ! Elle a réussi
    Mieux qu'elle ne l'espérait
    Dans ses espoirs secrets

    Mais elle est perdue
    Terminé à jamais
    Cet instant si parfait
    Elle ne recommencera plus

    Il y en aura bien d'autres
    Cette même année, entre autres
    Mais rien comme celui-là
    Ça n'arrive qu'une fois
    Une aventure comme ça
    Devant tout ce monde-là

    Sur une dernière courbette
    Elle clôt ce jour de fête
    Et s'enfuit de la scène
    Heureuse, mais plus la même.

    ( L'Etoile )

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    Le vent et la tourmente
    Te rendent malveillante
    Tu brises de tes lames
    Le bonheur de ces dames
    Dont les joyeux maris
    En marins sont partis

    Le doux voile écarté
    L'astre d'or apparaît
    Tu brilles de mille feux
    Offrant aux amoureux
    Une vision romantique
    De tes charmes antiques

    Petite mère
    Qui épouse la terre
    Tu trompes tes amis
    Tu les tues sans souci
    Puis oublies rapidement
    Toutes ces vies que tu prends

    Implacable maîtresse,
    Nul ne t'apprivoisera
    Intraitable diablesse,
    Nul ne te calmera
    Tu te joues de nos cris,
    Mais on t'aime pour la vie !

    ( Mer )

    Site d'Aelys Elfe : http://plumes.site.voila.fr

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    http://www.ipernity.com/doc/armanny/730494

    http://www.ipernity.com/doc/armanny/531213

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