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    Sur une feuille morte
    Un homme écrit son rêve

    Un arbre fort et large où poser le sommeil
    Deux arbres pour le jeu
    Dix arbres pour crier à la forêt qui meurt
    « Nous serons demain ! »
    Cent arbres pour la mer
    Des feuillages le soir
    Dans le vent
    Qui frémissent

    Et la feuille s'effrite

    Et l'homme se relève

    Au fin fond de ses poches
    Dix mille arbres
    Attendront
    Que les graines s'éveillent.

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    « Les Boutiques de cannelle donnent une certaine recette de la réalité, présupposent un certain genre, très spécial, de substance ; la substance de sa réalité est en état de fermentation incessante, de germination, de vie secrète. Il n'y a pas d'objets morts, durs, limités. Elle déforme tout objet au-delà de ses limites, ne dure qu'un instant dans une forme donnée, pour l'abandonner à la première occasion. Dans les coutumes, dans les manières d'être de cette réalité se révèle une sorte de principe : une mascarade généralisée. La réalité prend certaines formes seulement pour l'apparence, plaisanterie, jeu. Si l'un existe en tant qu'homme et un autre en tant que cafard, cette forme n'atteint pas l'être en profondeur, ce n'est qu'un rôle endossé pour un moment, superficiellement, dans un instant il n'y paraîtra plus. Ce qui est affirmé là, c'est l'extrême monisme de la substance pour laquelle les objets individuels ne sont que des masques. La vie de la substance consiste dans l'usage d'un nombre illimité de masques. Cette errance des formes est le principe même de la vie. C'est pourquoi de cette substance émane l'aura de l'ironie universelle. Il y a là de manière permanente une atmosphère de coulisses, d'arrière-scène où les acteurs ayant jeté leurs costumes se moquent du pathos de leurs rôles. Dans le fait même de l'existence individuelle il y a de l'ironie, de la raillerie, la langue triste du bouffon qui nargue. (...) Quel est le sens de cette désillusion universelle devant la réalité, je ne saurais dire. J'affirme seulement qu'elle ne serait pas supportable si elle n'offrait un dédommagement dans quelque autre dimension. D'une certaine façon nous ressentons une profonde satisfaction dans ce relâchement de la trame de la réalité, nous nous intéressons à cette banqueroute. (...) En tant que réponse spontanée de la vie, l'art assigne des tâches à l'éthique, et non pas le contraire. Si l'art ne devait que confirmer ce qui est déjà établi par ailleurs, il serait inutile. Son rôle est d'être une sonde plongée dans l'innommable. L'artiste est un appareil enregistrant des processus en profondeur, là où se forme la valeur. »

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    C'était la ronde des mots,
    Quelque chose comme un rondeau,
    Et les syllabes et les voyelles
    Rivalisaient pour être belle.

    Et l'on trouvait des synonymes
    Pour y balancer quelques rimes.
    Ceci s'appelle composer,
    Pour ensuite pouvoir conter.

    C'est l'artisanat du poème,
    C'est l'ABC du stratagème...
    Les mots chantent, les mots dansent,
    Sans jamais quitter la cadence.

    La poésie est un abri
    Contre la déprimante vie
    Qui se colore au gré des vents
    De bleu de rose ou de blanc...

    C'était la ronde des mots
    A qui je tire mon chapeau !

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    Dirty Old Town

    I met my love by the gas works wall
    Dreamed a dream by the old canal
    Kissed a girl by the factory wall
    Dirty old town
    Dirty old town

    Clouds are drifting across the moon
    Cats are prowling on their beat
    Springs a girl in the street at night
    Dirty old town
    Dirty old town

    Heard a siren from the docks
    Saw a train set the night on fire
    Smelled the spring on the smoky wind
    Dirty old town
    Dirty old town

    I'm going to make me a good sharp axe
    Shining steel tempered in the fire
    Will chop you down like an old dead tree
    Dirty old town
    Dirty old town

    Vielle Ville Sale

    J'ai rencontré mon amour au mur de l'usine a gaz
    J'ai rêvé au vieux canal
    Embrassé une fille au mur de la fabrique
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    Les nuages défilent devant la lune
    Les chats rodent extenués
    Le printemps est une fille dans la rue la nuit
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    J'ai entendu une sirène des docks
    J'ai vu un train mettre le feu à la nuit
    J'ai senti le printemps dans le vent fumant
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale

    Je vais faire une hache bien aiguisée
    L'acier brillant excité par le feu
    Te fendra comme un vieil arbre mort
    Vielle ville sale
    Vielle ville sale


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    Je suis venu te dir'que je m'en vais
    et tes larmes n'y pourront rien changer
    comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
    je suis venu te dir'que je m'en vais
    tu t'souviens des jours anciens et tu pleures
    tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure
    des adieux à jamais
    oui je suis au regret
    d'te dir'que je m'en vais
    oui je t'aimais, oui, mais- je suis venu te dir'que je m'en vais
    tes sanglots longs n'y pourront rien changer
    comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
    je suis venu d'te dir'que je m'en vais
    tu t'souviens des jours heureux et tu pleures
    tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
    des adieux à jamais
    oui je suis au regret
    d'te dir'que je m'en vais
    car tu m'en as trop fait- je suis venu te dir'que je m'en vais
    et tes larmes n'y pourront rien changer
    comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
    tu t'souviens des jours anciens et tu pleures
    tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure
    des adieux à jamais
    oui je suis au regret
    d'te dir'que je m'en vais
    oui je t'aimais, oui, mais- je suis venu te dir'que je m'en vais
    tes sanglots longs n'y pourront rien changer
    comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais"
    je suis venu d'te dir'que je m'en vais
    tu t'souviens des jours heureux et tu pleures
    tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
    des adieux à jamais
    oui je suis au regret
    d'te dir'que je m'en vais
    car tu m'en as trop fait

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