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Quand on est heureux, on n'a plus rien à espérer.
Si vous retirez de l'homme ce qui est illusoire, vous retirez tout ce qui est humain.
Le style, c'est l'homme ; quand le style est obscur, il faut déjà s'inquiéter.
Parler d'amour n'a jamais suffi à être amoureux ou à s'aimer.
L'homme n'est pas Dieu. Faisons au moins en sorte, et l'on n'en a jamais fini, qu'il soit a peu près humain.
Nul, moralement, ne peut être jugé que par Dieu, s'il existe, ou par soi, et cela fait une existence suffisante.
La morale commence là où aucune punition n'est possible, là où aucune répression n'est efficace, là où aucune condamnation, en tout cas extérieure, n'est nécessaire.
Une action n'est bonne que si le principe auquel elle se soumet peut être érigé en loi universelle.
La peur du gendarme est le contraire de la vertu, ou ce n'est vertu que de prudence.
La morale n'est légitime qu'à la première personne. La morale ne vaut que pour soi ; pour les autres, la miséricorde et le droit suffisent.
C'est en faisant bien l'homme, ou la femme, qu'on aide l'humanité à se faire.
Que dois-je faire ? et non pas : Que doivent faire les autres ?
C'est ce qui distingue la morale du moralisme.Tu vaux ce que tu veux, et c'est ce qu'on appelle la vertu.
Comment n'aimerait-on pas l'argent ? Il faudrait n'aimer rien, puisque l'argent mène à tout.
Nous n'avons besoin de morale que faute d'amour.
Le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret. Nous sommes des petits enfants égoïstes et malheureux, pleins de peur et de colère...
Qu'on se le dise la jalousie est un zèle égoïste et malheureux.
Une idée que personne n'aurait jamais eue, cela a toute chance d'être une sottise !
Partir, c'est mourir un peu. Ecrire, c'est vivre davantage.
La science - toute science - est sans conscience ni limites.
Toute angoisse est imaginaire ; le réel est son antidote.
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D'un fruit qu'on laisse pourrir à terre, il peut encore sortir un nouvel arbre. De cet arbre, des fruits nouveaux par centaines.
Mais si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue. Ou encore : celui qui parle est la mère, le poème est l'œuf et celui qui écoute est fécondateur de l'œuf. Le poème qui n'est pas écouté devient un oeuf pourri.C'est à cela que songeait, dans sa prison, un poète condamné à mort. C'était dans un petit pays qui venait d'être envahi par les armées d'un conquérant. On avait arrêté le poète parce que, dans une chanson qu'il chantait sur les routes, il avait comparé la tristesse qui rongeait jusqu'à l'os la chair de son corps aux fumées meurtrières qui avaient brûlé jusqu'au roc la terre de son village.
http://armanny.blogg.org
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Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'hommeEntre l'ancien et le nouveau
Votre lutte à tous les niveaux
De la nôtre est indivisible
Dans les hommes qui font les lois
Si les uns chantent par ma voix
D'autres décrètent par la bibleLe poète a toujours raison
Qui détruit l'ancienne oraison
L'image d'Eve et de la pomme
Face aux vieilles malédictions
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'hommePour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du moyen âge
Vos siècles d'infini servage
Pèsent encor lourd sur la terreLe poète a toujours raison
Qui annonce la floraison
D'autres amours en son royaume
Remet à l'endroit la chanson
Et déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'hommeIl faudra réapprendre à vivre
Ensemble écrire un nouveau livre
Redécouvrir tous les possibles
Chaque chose enfin partagée
Tout dans le couple va changer
D'une manière irréversibleLe poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face aux autres générations
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme--------------
Aimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raisonAh c'est toujours toi que l'on blesse
C'est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu'on insulte et qu'on délaisse
Dans toute chair martyriséeAimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raisonLa faim, la fatigue et le froid
Toutes les misères du monde
C'est par mon amour que j'y crois
En elle je porte ma croix
Et de leurs nuits ma nuit se fondeAimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison--------------
Raconte-moi la mer
Dis-moi le goût des algues
Et le bleu et le vert
Qui dansent sur les vaguesLa mer c'est l'impossible
C'est le rivage heureux
C'est le matin paisible
Quand on ouvre les yeux
C'est la porte du large
Ouverte à deux battants
C'est la tête en voyage
Vers d'autres continentsC'est voler comme Icare
Au devant du soleil
En fermant sa mémoire
A ce monde cruel
La mer c'est le désir
De ce pays d'amour
Qu'il faudra découvrir
Avant la fin du jourRaconte-moi la mer
Dis-moi ses aubes pâles
Et le bleu et le vert
Où tombent des étoilesLa mer c'est l'innocence
Du paradis perdu
Le jardin de l'enfance
Où rien ne chante plus
C'est l'écume et le sable
Toujours recommencés
Et la vie est semblable
Au rythme des maréesC'est l'infinie détresse
Des choses qui s'en vont
C'est tout ce qui nous laisse
A la morte saison
La mer c'est le regret
De ce pays d'amour
Que l'on cherche toujours
Et qu'on n'atteint jamaisRaconte-moi la mer
Dis-moi le goût des algues
Et le bleu et le vert
Qui dansent sur les vagues
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Quand il était adolescent
il vivait dans une ville
qui était une légende
au bord de la mer caraïbe.
Si on voulait on pouvait
se changer en n'importe quoi,
on pouvait être un arbre
qui marche et boit du rhum,
un bœuf qui joue de l'orgue
le dimanche à l'église,
un lion qui rend cocus
tous les notaires de la ville.
Lui, un soir de son adolescence
il était devenu un cheval de course,
il traversait au galop Jacmel
il hennissait et invitait les gens
à venir gambader avec lui dans la rue.
Mais portes et fenêtres restaient fermées.
Soudain une jeune fille est sortie
d'une maison de la place d'Armes :
c'était l'un des trésors de la ville,
elle était en chemise de nuit
et souriait à l'adolescent-cheval.
Quand il arriva auprès d'elle
la jeune fille quitta sa chemise
et sauta sur son dos : il galopa
galopa sans fin dans la nuit
en faisant plusieurs fois le tour de Jacmel.
Il sentait Hadriana toute nue sur son dos
comme le ciel nocturne sent les étoffes
ou comme la terre sent l'herbe au matin
il sentait sa saveur de jeune fille.
Il galopa galopa dans la nuit
avec l'étoile de Jacmel sur son dos,
avec la joie de la ville et toute la douleur
de la ville sur son dos...
Avec ses peurs et
ses haines sur son dos,
il galopa galopa dans la nuit
avec les baisers
et tous les rêves de Jacmel sur son dos.Au petit matin ils allèrent à la mer
où ils se rafraîchirent longuement,
ensuite ils allèrent à la rivière
pour se quitter le sel du corps.
Plus tard il la déposa chez elle
sous les arbres éberlués de la place.
Quand il reprit sa forme de garçon
il avait les flancs ensanglantés,
il avait d'atroces douleurs aux épaules,
il avait très mal au cuir chevelu,
il resta deux semaines au lit
à regarder s'éloigner son adolescence
avec la plus belle fille de sa vie !http://armanny.blogg.org
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Kijan zot fé
M'pa ka konpran'n
Zot ka viv' kon si
Pa ni pwoblém'Poutan zot sav'
Lavi la réd
Kijan zot fé
Pou pé sa kenbéZouk la sé sel médikaman nou ni (sa kon sa)
M'pa té konnet
Sécré lasa
Ban mwen plan la
P'mwen pé sa konpran'nBan mwen plan la
M'poko sézi'i
Si janmé on jou
Mwen tonbé maladZouk la sé sel médikaman nou ni ( sa kon sa)
Si sé sa mwen an nou zouké
Mi'i kon sa ... Mi'i kon sa ...
Zouk la sé sel médikaman nou ni (sa kon sa)An malad
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Ou za la ou ké rété
Ou za la ou ké rétéTi chéri jou ta la, sé té on jou ki béni (ayayay)
Dé jou kon sa sé yo ka toujou, toujou pli bel o, pli bel wo woy woy.
mwen gadé tchè mwen chanté lanmou, malgré tou sa zié mwen enki rété fèmé.
A prézan doudou mwen konstaté, sé ou ki lavi mwen , mèsi, mèsi bondié.Ou za la ou ké rété
Ou za la ou ké rété
Menm si dé jou nou pa bien, menm si dé fwa mwen menm ka fè-y alé.
Nou chèché pou sa pa rivé ankô.
Mè non doudou fo pa ou fè sa pé ké kité-w alé.Pé ké kité-w alé, si ou la sé pou rété
Pé ké kité-w alé, si ou la sé pou rété, rété.Rété, rété
Ou za la ou ké rété
Ou za la ou ké rétéMwen sav ou pé pa tchimbé, ou za palé ban mwen twop !
Ou za fè mwen kompwann ki nou pé fè an lo bagay ansanm pou nou rivé la rivé la.Sa sé vré, sa sé vré
Mwen sav ou pé pa tchimbé, ou za palé ban mwen twop !
Ou za fè mwen kompwann ki nou pé fè an lo bagay ansanm pou nou rivé la rivé la.Sa sé vré, sa sé vré
Hum sa sé vré sa sé vré
Ou za la ou ké rété ou za la ou ké rété
Mwen sav ou pé pa tchimbé, ou za palé ban mwen twop !
Ou za fè mwen kompwann ki nou pé fè an lo bagay ansanm pou nou rivé la rivé la.Sa sé vré, sa sé vré
Mwen sav ou pé pa tchimbé, ou za palé ban mwen twop !
Ou za fè mwen kompwann ki nou pé fè an lo bagay ansanm pou nou rivé la rivé la.Pé ké kité-w alé, si ou la sé pou rété
Pé ké kité-w alé, si ou la sé pou rété, rété.