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Par Armanny le 8 Avril 2015 à 13:05--------------
Sur la terre il tombe de la neige,
Sur la terre il tombe de l'ombre.Où sont allées les feuilles mortes ?
Même les feuilles sèches sont mortes,
Et maintenant de la neige et de l'ombre tombent.
On dirait de mauvais anges qui heurtent
Les marteaux rouillés contre les portes,
Des anges qui nous tuent de souffrances très lentes.
Et, à l'horizon, les tristes nues, traînantes...
Les maisons sont closes comme des tombes sombres,
Et, partout, c'est de la neige et de l'ombre qui tombent.http://armanny.blogg.org
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Par Armanny le 8 Avril 2015 à 13:05--------------
J'ai une forge dans le cœur.
Je sens plus pourpre que l'aurore,
Plus noyé que l'algue,
Plus lointain que la mouette,
Plus creux que les puits.
Mais je ne donne naissance
Qu'à l'écaille et qu'aux grains.Ma langue se prend aux mots:
Je n'exprime plus blanc,
Je ne dis plus noir;
A peine le gris d'une falaise rongée,
Le bref vertige d'une ombre,
L'hirondelle entrevue
Et l'iris deviné.Où sont les justes paroles,
Le feu sans agonie,
Le poème final ?
En quel lieu est la vie ?--------------
Toutes ces brumes
Issues de nos chagrinsTous ces orages
Qui bataillent entre nos tempesToutes ces ombres
Qui emmurent l'espéranceTous ces cris
Qui entravent notre chantToutes ces craintes
Qui retiennent nos pasToutes les clartés
Qui naissent de ces remous !--------------
Parcourir l'Arbre
Se lier aux jardins
Se mêler aux forêts
Plonger au fond des terres
Pour renaître de l'argilePeu à peu
S'affranchir des sols et des racines
Gravir lentement le fût
Envahir la charpente
Se greffer aux branchagesPuis dans un éclat de feuilles
Embrasser l'espace
Résister aux orages
Déchiffrer les soleils
Affronter jour et nuitCheminer d'arbre en arbre
Explorant l'éphémère
Aller d'arbre en arbre
Dépistant la durée.--------------
Recueillir le grain des heures
Étreindre l'étincelle
Ravir un paysage
Absorber l'hiver avec le rire
Dissoudre les nœuds du chagrin
S'imprégner d'un visage
Moissonner à voix basse
Flamber pour un mot tendre
Embrasser la ville et ses reflux
Écouter l'océan en toutes choses
Entendre les sierras du silence
Transcrire la mémoire des miséricordieux
Relire un poème qui avive
Saisir chaque maillon d'amitié--------------
Laquelle de nos nuits s'incline si bas
Qu'elle nous force à toucher cendres
Laquelle de nos nuits nous prend pour cible
Détisse ou rompt le jourComment retrouver l'aube
Et son métal dissous
Avec quoi reforger le fanal ?De quel œil rivé sur l'horizon
Défier la carapace des ombres
De quel cri saluer l'éclair entrevu ?http://armanny.blogg.org
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Par Armanny le 8 Avril 2015 à 13:05--------------
Au début, j'avais promis de me taire
Mais plus tard, au matin,
Je vous ai vus sortir avec des sacs de cendre devant les portes
Et la répandre comme on sème le blé ;
N'y tenant plus, j'ai crié : Que faites-vous ? Que faites-vous ?
C'est pour vous que j'ai neigé toute la nuit sur la ville,
C'est pour vous que j'ai blanchi chaque chose toute la nuit - ô si
Vous pouviez comprendre comme il est difficile de neiger !
Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j'ai bondi dans l'espace
Il y faisait sombre et froid. Il me fallait
Voler jusqu'au point unique où
Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint,
Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin,
Afin de revenir, neigeant parmi vous.
Le moindre flocon, je l'ai surveillé, pesé, éprouvé,
Pétri, fait briller du regard,
Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue et j'ai la fièvre.
Je vous regarde répandre la poussière du feu mort
Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce :
Des neiges bien plus grandes viendront après moi
Et il neigera sur vous tout le blanc du monde.
Essayez dès à présent de comprendre cette loi,
Des neiges gigantesques viendront après nous,
Et vous n'aurez pas assez de cendre.
Et même les tout petits enfants apprendront à neiger.
Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier.
Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles
Comme un astre brûlant de neige.http://armanny.blogg.org
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Par Armanny le 8 Avril 2015 à 13:05--------------
Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent,
La rumeur du jour vif se disperse et s'enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent...Les marronniers, dans l'air plein d'or et de splendeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre;
On n'ose pas marcher ni remuer l'air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs.De lointains roulements arrivent de la ville...
La poussière, qu'un peu de brise soulevait,
Quittant l'arbre mouvant et las qu'elle revêt,
Redescend doucement sur les chemins tranquilles.Nous avons tous les jours l'habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
Et pourtant quelque chose est changé dans la vie,
Nous n'aurons plus jamais notre âme de ce soir.http://armanny.blogg.org
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Par Armanny le 8 Avril 2015 à 13:05
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On a parqué les anges
Aux plumes mouillées
À l'avant des longs bateaux plats
Qui descendent la SeineAu fil des courants amers
Leurs lourdes ailes imprégnées d'eau et de tonnerre
Les empêchent de repartir vers le ciel bleu
Où les attend DieuIls ne prennent plus leur élan
Et piétinent sur place
Pareils à des volailles dans des flaquesAu passage
Découvrent les berges monotones
Des femmes et des hommes
Dans la passion de vivre surprisBien moins s'en étonnent
Que du sort étrange des anges.
Parmi les trombes et les éclairs
En plein vol foudroyés et livrés
Toutes ailes rabattues
Aux mariniers aveugles et sourds.http://armanny.blogg.org