• Catherine Pozzi

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    La grande amour que vous m'aviez donnée
    Le vent des jours a rompu ses rayons
    Où fut la flamme, où fut la destinée
    Où nous étions, où par la main serrés
           Nous nous tenions
    Notre soleil, dont l'ardeur fut pensée
    L'orbe pour nous de l'être sans second
    Le second ciel d'une âme divisée
           Le double exil où le double se fond
    Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte,
    Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnu
    L'astre enchanté qui portait hors d'atteinte
    L'extrême instant de notre seule étreinte
           Vers l'inconnu.
    Mais le futur dont vous attendez vivre
    Est moins présent que le bien disparu.
    Toute vendange à la fin qu'il vous livre
    Vous la boirez sans pouvoir être qu'ivre
           Du vin perdu.
    J'ai retrouvé le céleste et sauvage
    Le paradis où l'angoisse est désir.
    Le haut passé qui grandi d'âge en âge
    Il est mon corps et sera mon partage
           Après mourir.
    Quand dans un corps ma délice oubliée
    Où fut ton nom, prendra forme de cœur
    Je revivrai notre grande journée,

    Et cette amour que je t'avais donnée
           Pour la douleur.

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    Le vin qui coule dans ma veine
    A noyé mon cœur et l'entraîne
    Et je naviguerai le ciel
    À bord d'un cœur sans capitaine
    Où l'oubli fond comme du miel.
    Mon cœur est un astre apparu
    Qui nage au divin non pareil.
    Dérive, étrange devenu !
    Ô voyage vers le soleil
    Un son nouvel et continu
    Est la trame de ton sommeil.
    Mon cœur a quitté mon histoire
    Adieu Forme je ne sens plus
    Je suis sauvé je suis perdu
    Je me cherche dans l'inconnu
    Un nom libre de la mémoire.