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Mano Solo
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Et tu viendras me servir
En bougeant autour de moi
Et je sentirais l'odeur
De sous tes bras
Et même tes cheveux gras
De l'odeur des frites
Me feront rêver et c'est dix fois
Que je recommande
Fais monter la pression Julie
Et pendant que t'y es
Mets-y un peu de Picon
Fais monter la pression Julie
il est même plus question d'oubli
Allez sers-moi encore une fois
Et si tu plantes tes yeux
Dans mon ivresse
En essuyant tes verres avec tendresse
Et que petite sœur de malheur
Tu réveilles en moi l'inceste
Je ne te parlerai pas de ma femme
Qu'est partie même pas pour un autre
Et je ferai tout pour que tu croies
Que je suis un homme libre
Et si toi aussi t'en as marre
Et que tu te seras servi au comptoir
Dans la belle brochette de baveux
Qu'ont tous la même couleur
Au fond des yeux
Et que tu m'emmènes chez toi
juste parce qu'il fait chaud
Et qu'il n'y a rien d'autre à faire
Que de baiser
Un instant court instant
Un crachat dans le néant
Juste pour pouvoir dormir
Enfin d'un sommeil de plomb
Et a mille bornes de l'espoir
Mais comblé pour un soir.--------------
C'était un soir de lune,
Un peu bourré, un peu perdu.
Mes pas suivaient le ruisseau
D'un putain de caniveau.
Sa bouche donnait à rêver
A n'importe lequel du quartier.
C'était une de ces grosses keubla,
Elle s'appelait Seena.
Alors le rêve ça coûte cent balles,
Allonge mon vieux, c'est mon casse-dalle.Et la lune reflétait par terre
Comme une étoile de mer,
Et la lune reflétait par terre
Comme une étoile de mer.J'ai suivi ses pas qui claquaient devant moi,
Au cent-vingt-huit de la rue Saint-Denis,
On n'espère pas, on oublie.
Que la lune reflétait par terre
comme une étoile de mer.Et je marche dans les rues
Sans savoir, sans savoir vraiment
Ni comment, ni pourquoi oh oh oh,
J'en suis arrivé là.--------------
Il fait beau au soleil sur le pont
Je regarde les gitans de l'autre côté du port
Ils sont beaux, d'ici je ne vois pas leurs têtes
Ils sont juste beaux d'être
Tous ensemble devant leurs caravanes
A s'agiter autour de leur conversation
Ils doivent parler très fort
J'en entends des bribes par-dessus le bruit des voitures
Leur présence rayonne sur le port
On sent qu'ils existent très fortC'est pas comme l'autre qui vient avec sa Porsche
Surveiller son petit voilier
Ni même comme les clodos du pont
Qui eux rayonnent la résignation, d'ailleurs ils sont partis
Peut-être bien à cause des gitans,
Une petite boule rouge s'active autour du groupe
Elle tient un balai qui fait deux fois sa taille
Elle fait des pas immenses et secs
Et le manche virevolte au-dessus de sa têteElle paraît chargée d'électricité
D'ici, sa robe lui tombant jusqu'aux pieds
M'apparaît comme un cerf-volant
Frétillant dans le soleil de printempsJe t'avais peint ce tableau avec des mots
Mais j'ai gardé pour moi cette lettre,
Cette journée qui m'ouvrait sa fenêtre.--------------
Une robe Gaultier bien serrée et son rouge au coin du bec
Elle a claqué l'escalier alors la nuit l'a emportéeUne image comme une autre, un mirage des nuits d'ici
Une image dans une autre, un mirage des nuits de ParisElle glissait dans la musique en éclairant les regard
Elle tordait son corps en tournant pour noyer sa tête
On aurait dit une image de pub
Une de celles qui font croire au bonheur
Elle riait de toutes ses dents
Les dix doigts plantés dans l'instant
Elle rentrait seule au petit matin
Poudrer son nez dans son miroir (snifff...)En regardant couler des larmes qu'elle oubliera dès ce soir
Une robe Gaultier bien serrée et son rouge au coin du bec...