• Germain Beaulieu

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    Une vague langueur a pénétré les choses :
    Le ciel est gris, la terre est grise, tout est gris,
    Et l'automne, ennemi des brillants coloris,
    Voile le vert des prés et la blancheur des roses.

    Les nids sont désertés et les portes sont closes ;
    Les sentiers sont couverts de multiples débris ;
    Les brouillards, par milliers, sur les champs assombris,
    Planent, semant la rouille et les métamorphoses.

    Les jours sont des vieillards qui geignent, en passant,
    Frileux ; et le soleil, jadis resplendissant,
    Par un chemin plus court fuit, maintenant, livide.

    Et devant les splendeurs mortes qu'il adorait,
    Le poète a rêvé de chanter son regret,
    Mais son cœur s'est perdu dans une chanson vide.

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