• Albert Ferland

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    Les cheveux flottants et la gorge nue,
    Au sein d'un val où j'étais seul,
    Une femme est venue.

    Calme, en traversant l'ombre d'un tilleul,
    Elle s'embellit d'un sourire,
    Quand elle me vit seul,

    Et, parfumant l'air d'une odeur de myrrhe,
    Elle vint s'asseoir près de moi,
    Ne cessant de sourire.

    Puis elle m'offrit, vibrante d'émoi,
    Le baiser de sa lèvre rose,
    En s'inclinant sur moi,

    Les cheveux flottants, la bouche mi close.

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    Vous souvient-il qu'un jour auprès des flots tranquilles,
    Sous le dais de ces bois moussus et parfumés,
    Ainsi que les pastours des anciennes idylles,
    Nous nous sommes aimés ?

    Vous souvient-il encor des bois où nous allâmes,
    Alors qu'aux vents de mai neigeaient les églantiers,
    Alors que sans retour s'allumait en nos âmes
    L'amour que vous chantiez ?

    Le divin souvenir de ces heures lointaines,
    Doux, triste, vous fait-il quelquefois regretter
    De n'avoir plus au cœur les espérances vaines
    Qui vous faisaient chanter ?

    Hélas ! nos corps ainsi que ces bois séculaires
    Par les soleils d'avril ne sont plus rajeunis,
    Car, ô femme, à jamais sont mortes nos chimères
    Et nos fronts sont ternis !

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