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Patricia Le Marchand
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DE PROFUNDIS
Dites-moi les mots des pauvres gens, ceux qui effleurent le sol de leurs souliers trop grands.
Dites-moi les maux des pauvres gens, portant haillons de bure, déchirés mais vivants.
Ils marchent sur la vie, apeurés et bancals, la peur de l’autre les a rendus si mal,
Qu’ils n’ont que leur regard pour unique pays, et voyagent en rêve dans des mondes interdits.
Je suis de ces gens-là et je traîne ma peine, sur le velours joli de vos miroirs de haine.
J’avance sur la terre la robe tâchée de sang, que vous avez giclé sur un tissu trop blanc.
Si vous m’aviez dit les mots des pauvres gens, simples et vrais, sans jamais me salir,
J’aurais pu me guérir des maux qui m’ont saignée, sans jamais défaillir.
Aujourd’hui je suis lasse, et je courbe l’échine que vous avez cassée par tant d’ingratitude.
Je regarde ma vie s’égrainer peu à peu, je vois venir la fin de toutes mes certitudes.
Venant peindre vos vies aux rancunes de la mienne, du gris, du noir et si peu de caresses,
Que ces mots vous questionnent et posent sur vos griffes un semblant de tendresse.
9/10/2012
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LA MORT
Cette absence de vie qu'on appelle la mort
Ne serait-ce simplement que l'envers du décor
Il y aurait des soleils, il y aurait des jardins
Et les jours couleraient comme des lendemains
Nous serions lumière et nous serions la vie
Dansant et voguant par delà l'infini
De nos corps décharnés nous aurions fait le deuil
Et quitté à jamais la toile du linceul
Regarde dans mes yeux, tu y verras mon âme
Le dernier de mes souffles attisera la flamme
Je serai près de toi bien plus que tu le crois
Dans chacun de tes gestes et tes chemins de croix
Ecoute dans le silence cette voix en dedans
Tu es riche de ça, habité et vivant
Et si un jour tu meurs comme meurent les chiens
Je viendrai te chercher, te montrer le chemin
Poésie Néo-Classique : 1° prix, concours SPAF 2013.
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SA JEUNESSE
On garde toujours en soi sa jeunesse.
Elle est en nous dans les jours de détresse
Comme dans les moments de liesse.
Il fallait Anna que je te le confesse.
Je frissonne encore au souffle du vent
Et d’un air innocent, crois que j’aie du talent.
Je caresse toujours la mousse des bois,
Fragile et ébranlée par le moindre faux pas.
Toutes les rides que tu vois, et bien, n’y crois pas.
En moi voyagent des images et des bateaux,
des océans et des oiseaux, et tellement de poésie ;
car vois-tu Anna, jamais l’esprit ne vieillit.
Je suis la petite fille toujours émerveillée
A la vue du petit écureuil libre et perché
Sur l’arbre de vie au tronc si écorché
Qu’il pourrait nous faire croire qu’il est désespéré.
N’oublie jamais d’où tu viens, ton pays.
Tu es de cette terre sauvage à l’infini
Qui a donné d’elle-même au péril de sa vie
Et regarde le ciel dans un sourire ravi.
Au jour du dernier jour de mes amours anciennes,
Je garderai ma main dans la tienne.
Car Anna, vois-tu, il faut que tu comprennes
Que ma vie sera toujours en toi, souveraine.
A ma fille chérie, Anna.
17 Février 2013
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Fille de la Mer
Où t'en vas-tu
Lorsque tu marches à demi-nue
Le long des sentiers perdus
Fille de la Mer Comprends-tu
L'histoire du vent ton ami
Qui caresse tes cheveux épis
Tu passes légère
Sur la vie En ne laissant derrière
Que l'effluve des algues chimères
Toi qui rêve de toucher les baleines
Le sais-tu Fille de la Mer
Tu es née d'une Sirène
Mémoire d'un temps révolu
Tu es des femmes de marins
Vêtues de noir
qui attendaient sans fin
Longtemps leurs amants disparus
Vivante, troublante
Solide comme le rocher
Contre la vie méchante
Tu as su t'armer
Tu dores ta peau
Au sable chaud
Culte à la beauté
Qui laisse les hommes désarmés
Et tes hanches ondulent
Vagues du crépuscule
Le long de ton dos
Caresse des flots
Tu es de l'océan l'apanage
Et à jamais sur cette terre
Tu resteras l'image sans âge
De celle qui est venue de la Mer
Et quand tu seras partie
Très loin de ton pays
Tu emporteras dans tes yeux
Le bleu pur et profond
De la Mer et des Cieux
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Les écrits de Patricia Le Marchand (liens) :
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